Le Mâle Effet
Avec ou sans verbe ? Personnellement, petite préférence pour le sujet. Et pas n’importe lequel. Les relations hommes femmes. Un thème certes récurrent mais ô combien passionnant et une déclinaison infinie d’exemples...
Le « Mâle au cœur »
Encore célibataire à plus de quarante ans passés ? Et pourquoi pas ? Une vie de contraintes et de compromis, non merci, très peu pour moi. Le même homme pendant toute une vie, matin, midi et soir, comme ma tablette de médicaments ? Tout simplement inconcevable. Et pourtant, pas d’hommes, donc pas d’amour, pas de famille. Sacré dilemme. Toutefois, les couches culotte de mes enfants et celles plus tardives de mon homme à l’âge de la prostate, pas vraiment ma tasse de thé.
Retour en arrière avec de merveilleux souvenirs de rencontres inespérées, de jeux interdits, de désirs inavouables sous le regard un peu trop persistant d’un jeune brun ténébreux. L’adolescence, période bénie d’insouciance avec son lot de découvertes et de premiers émois. Et maintenant ? Le célibat au terme de trop nombreuses expériences, parfois cocasses, souvent tristes mais toujours constructives comme celles-ci :
Le « Mâle honnête »
Samedi soir dans une discothèque. Pierre, charmant, une allure folle, la parole facile et un style bon chic bon genre. Un verre, une danse langoureuse, un baiser plein de promesses et... l’alliance sur son annulaire gauche. Sans commentaires !
Le « Mâle dans sa peau »
Romain. Un autre cas de figure, pas mal non plus. Jeune éphèbe à la sortie du lycée, un bouquet de roses dans les bras devant les yeux ébahis de mes copines jalouses. Un vrai conte de fées. Doux, attentif aux moindres détails et patient. Un peu trop d’ailleurs. Mon idéal masculin jusqu’au retour de Roberto, son petit-copain. Déception ou frustration ? Quant à la tête des copines... Heureusement, opération sauvetage sur internet. Inscription gratuite pour les filles, alors plus d’hésitation.
Le « Mâle poli »
Profil sympathique de Sébastien avec une description alléchante d’un cadre supérieur, jamais marié, sans enfants. Bref un portrait en accord parfait avec mes attentes. Rencard donc pour le lendemain dans un restaurant réputé pour un premier tête à tête autour d’un succulent repas. Un vrai moment de plaisir gustatif et intellectuel. En face de moi, un homme de goût, cultivé, passionné d’histoire et de voyages. Pas très attirant sur le plan physique avec un visage rougeaud et un léger embonpoint. Pourtant, me voici sous le charme, du moins jusqu’à l’addition. La moitié pour lui et l’autre pour ma carte Gold. Quel culot ! Et optimiste par-dessus le marché. Samedi soir, chez lui ? Juste une question. Combien pour la location de son matelas ? Et la participation aux frais du repas ? Désabonnement immédiat de ma candidature avec de sérieux doutes quant à l’efficacité des sites de rencontres en ligne. Plus de mauvaises surprises jusqu’à... Cette fameuse soirée barbecue chez des amis.
Le « Mâle de tête »
Brochettes, alcool et David. Ce cher David, gentil, discret et toujours à l’écoute. Toutefois, au bout de deux semaines, hésitation entre mon suicide ou l’homicide volontaire avec préméditation. Aucun sens de l’initiative et d’un ennui mortel. Un ciné ? Oui. Un resto ? oui. Rien ? oui. L’effet de surprise et l’esprit de décision, deux valeurs sûres chez un homme mais hélas inexistantes chez ce pauvre David. Au suivant.
Changement radical avec le « mauvais garçon » Freddy.
Le « Mâle sain »
Surnom à l’américaine, pantalons en cuir moulant, chaîne en or autour des poils du torse et l’incontournable Harley Davidson. Un magnétisme inexplicable, mélange savant de mystère et de sensualité et, attrait supplémentaire mais non négligeable, sa popularité auprès des autres femmes. Après un début enthousiaste entre les griffes de ce pervers narcissique et manipulateur, glissade dans la perversion et ses différents stades. Passion, exaltation, soumission, résignation et dépression...
D’un naturel combatif, me voici prête trois mois plus tard pour de nouvelles aventures mais toutefois, avec des réserves, d’où mon adhésion dans une agence matrimoniale. De vrais
professionnels, la preuve :
Le « Mâle en point »
Guillaume. Un prénom chevaleresque pour un homme tout en finesse. Un côté vulnérable et fragile, attendrissant. Sûrement mon instinct maternel. Sauf que... Guide touristique et infirmière, pas vraiment le même cursus. Mon nouveau livre de chevet ? Le Larousse médical !
Après les crises de panique, le bouton inquiétant sur le nez, le cancer des testicules, les douleurs intercostales et la brucellose bovine, l’asile d’aliénés, sûrement MA prochaine destination. Adieu et un grand merci à l’agence de « marieurs ».
Enfin seule et tranquille mais pas pour longtemps.
Le « Mâle de mère »
Stanislav, quarante ans et toujours chez sa maman. Un « Tanguy » en plein complexe d’ Œdipe. Sorties chez des amis et intimité obligatoire chez moi. Mais avantages nombreux. Slips et chaussettes sales dans le lave-linge de maman, soirées libres entre copines, cuisine rapide d’une barquette au micro-ondes. Inconvénients tout aussi multiples. Coups de fil toutes les dix minutes de... Maman, même en pleine nuit. Comparaison de mon caractère avec celui de... Maman. Tous les repas dominicaux, sans exception chez... Maman. Mais plus grave encore, aucun intérêt pour MA maman. Une seule solution : Chacun sa mère...
Et enfin,
Le « Mâle heureux »
Cédric, papa de deux ravissantes jumelles mais tout juste remis d’un divorce douloureux. Et moi, pas totalement guérie de mes échecs à répétition. Une compilation de choix de victimes en mal d’amour. Un vrai couple de joyeux lurons ! Sourires factices, gestes d’affection automatiques, faute de réel ressenti pour une contrefaçon bien peu convaincante du bonheur conjugal. Trop tard. Pour lui ? En tout cas pour moi. Dommage car chez lui, rien de vraiment critiquable. Un homme bien, enfin ! Mais pour ma part, trop de coups durs et de blessures. Peut-être un jour... Mais pour l’instant,
La « Mâle chance ».
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